mercredi 14 avril 2010

Chronique de Marc Fiorentino du 14 avril 2010 dans BFM Radio : UN TOURNANT POUR LES BANQUES AMERICAINES

Ce soir JP Morgan va être la première banque à annoncer ses résultats trimestriels. Les autres banques vont suivre. Les résultats devront être suffisamment bons pour satisfaire les investisseurs et pas trop pour ne pas fâcher un peu plus une administration qui attend l'heure pour les taxer.Début des annonces de résultats trimestriels pour les banques américaines ce soir
Et c'est un des grands gagnants de la crise financière, JP Morgan qui va ouvrir le bal. Les résultats des banques sont très attendus comme d'habitude, un peu plus même, car ils vont donner une idée de la façon dont les banques font leur profit aujourd'hui, après la crise. Les banques qui ont survécu on été portées en 2009 par leurs résultats de trading. Un paradoxe quand on sait que les grandes instances internationales voulaient mettre fin à la spéculation après la crise. Or depuis quelques mois, avec un retour à la normale sur les marchés, il est moins facile pour les banques de gagner de l'argent sur les marchés. Surtout que l'encadrement réglementaire notamment en matières de fonds propres se fait un peu plus restrictif.

Les activités de banques d'affaires n'ont pas retrouvé leur niveau de croisière non plus
Moins d'introductions en Bourse aux États-Unis, moins de levées de capital ou de dettes, moins de fusions et acquisitions dont on annonce sans cesse un redémarrage qui tarde à venir. Aujourd'hui une grosse partie des profits des banques vient d'une activité très traditionnelle: la transformation qui consiste à prêter à 10 ans au gouvernement à prés de 4% en empruntant au même gouvernement, à travers la banque centrale, au jour le jour à 0% ou presque.

Est ce qu'on va donc avoir des déceptions?
Les anticipations des analystes sont plutôt optimistes et on risque d'être proches de ces anticipations. Il ne faut d'ailleurs pas, à l'heure où le public est très remonté contre les banques et que l'administration Obama réfléchit à l'ampleur de la taxe sur les profits bancaires, que les banques affichent des résultats trop insolents. La vraie inquiétude ce sont tous les risques, tous les actifs toxiques, toutes les créances douteuses qui sont toujours sous les bilans des banques et qui n'ont toujours pas été nettoyés. Pour l'instant, on les ignore. Si les conditions devaient se tendre à nouveau, elles pourraient plomber à nouveau les résultats des banques dans 6 mois ou 1 an.

Edito du jour du 14/04/210 de Marc Fiorentino sur AlloFinance: LE DOLLAR VACILLE UN PEU


morning14042010
envoyé par thewalougardner. - L'info internationale vidéo.



Déjà très affaibli contre les devises asiatiques qui continuent à monter sur des anticipations de hausse du yuan, le dollar a montré ce matin quelques signes de faiblesse contre l'euro et le sterling, entre autres. Trop tôt pour parler d'une vraie tendance mais un pavé dans la mare des fonds qui spéculent à la baisse de l'euro.

EN ANGLETERRE CHAQUE JOUR UNE PROMESSE
C'est au tour des conservateurs de David Cameron de faire la promesse du jour. Ils ont promis, juré craché, qu'ils défendraient le rating triple A de leur dette. Il faudra leur passer sur le corps pour dégrader la dette de l'Angleterre. Une dette qui d'ailleurs ne mérite pas sa notation mais que les agences de notation, anglo-saxonnes, ont peur d'attaquer. Plus facile de se défouler sur la Grèce que sur l'Angleterre ou les États-Unis. Belle preuve de professionnalisme et de courage.

TAXER LES BANQUES
et leur imposer plus de contraintes en matières de capitaux propres pour éviter une nouvelle crise. C'est la demande qu'a faite hier le FMI aux États-Unis et à l'Europe.
Une idée originale...

ENFIN LA VÉRITÉ SUR LES RETRAITES
Maintenant que le débat est lancé, on voit enfin apparaître les vrais chiffres du désastre qui nous attend. On se demande pourquoi ces chiffres n'apparaissent que par miracle cette semaine alors qu'ils sont connus de tous. Les Echos ne font pas dans la dentelle: "Les affolantes prévisions des experts". Les besoins de financement du système de retraites sont tellement élevés qu'ils donnent le tournis. Mais certains politiques continuent à faire croire qu'on va partir à la retraite à 60 ans.