dimanche 23 mai 2010

Chronique de Marc Fiorentino sur BFM du 11 Mai 2010: LA BANQUE QUI GAGNE A TOUS LES COUPS

Goldman Sachs se serait bien passé de ce trophée qui va relancer les interrogations sur son mode de fonctionnement. Pour la première fois de son histoire, la banque d'affaires a gagné pendant le premier trimestre, tous les jours, sans une seule exception de l'argent en spéculant. Pas une seule journée de perte. Pas une. Un miracle?Nouvelle surprenante et spectaculaire du côté de Goldman Sachs
Et une bonne nouvelle qui pourrait vite se transformer en mauvaise nouvelle. Goldman Sachs vient d'annoncer que pendant les 63 jours ouvrés du premier trimestre, tous les jours, sans aucune exception, ses traders ont gagné de l'argent. 25 millions de dollars de gain en moyenne par jour mais plus de 100 millions de dollars par jour de gain en moyenne pendant les 35 meilleures journées. Au total )prés de 10 milliards de profits sur la spéculation au premier trimestre, soit prés de 80% du revenu total de la banque d'affaires américaines

Et donc pas un seul jour de perte
Pas un. Pas même une petite journée de trading avec une petite perte de 1 ou 2 millions de dollars, juste pour faire semblant. C'est d'ailleurs la première fois dans l'histoire de la banque d'affaires que cela arrive. Et c'est là que le bât blesse. Tous les traders, tous les spéculateurs les plus doués, tous les génies de la finance ont des jours avec et des jours sans et le but est d'avoir en net plus de jours avec que de jours sans, et de gagner plus les jours avec qu'on perd les jours sans. C'est une bonne nouvelle qui tombe trés mal alors que Goldman est déjà sous les feux des critiques. Car là c'est soit un miracle soit un mystère. Comment peut on gagner à tous les coups? A tous les coups. Sans exception. Pas une.

Cela va relancer la polémique sur le conflit d'intérêt
De façon certaine. Et cela risque encore plus d'effrayer certains des clients. Car quand on gagne à tous les coups, soit c'est qu'on n'a que des traders géniaux et quand on a vu Fabrice Tourre on a vite compris que ce n'était pas le cas, soit on triche, mais on sait que Goldman est trop subtil pour compter les cartes tous les jours dans les casinos, soit on joue le rôle de la banque dans le casino, c'est à dire qu'on gagne toujours et que c'est le client qui perd. C'est une performance vraiment spectaculaire qui va rendre jaloux tous les traders du monde et qui va encore énerver le Sénat, Michael Moore, Oliver Stone et les américains anti Wall Street.
Marc Fiorentino

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